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Le meilleur bar de Paris est-il américain ?

tchin-tchin | 1 Mars 2019

Si vous n’avez pas encore fait un tour au Harry’s New york Bar, honte à vous. Le machin est ouvert depuis 1911. L’histoire du lieu vaut l’excellence de ses cocktails, ce qui, à première gorgée, peut sembler impossible. Reprenez donc un whisky et écoutez. La première décennie du XXe siècle à peine disparue dans les vapeurs de la Prohibition, un Américain décide de démonter son bar et de le remonter, planche par planche, à Paris. Idée folle, mais pourtant réussie puisque le Harry’s New York Bar parisien est le même que la version américaine l’ayant précédé. C’est ici qu’ont été créés certains des cocktails les plus célèbres du monde, à commencer par le Bloody Mary, le Sidecar ou le Blue Lagon.

De quoi faire venir les plus beaux buveurs de la capitale qu’étaient Chanel, Hemingway, Fitzgerald ou Sartre à leurs époques. Au-dessus du bar trônent les gants de Primo Carnera, boxer légendaire des années 1940. En dessous, la cave à jazz, qui joue sa musique presque tous les soirs. Et dans les têtes des historiens, un nombre d’anecdotes incroyable. C’est ici que James Bond a perdu sa virginité (dans Bons baisers de Paris). C’est ici qu’on trouve la plus vieille machine à hot dog de Paris. C’est ici qu’opère une société secrète depuis des décennies. The International Bar Flies (IBF), ancienne écurie d’Hemingway (entre autres), n’accepte que celles et ceux qui sont parrainé·e·s et qui passent un entretien avec l’arrière petit-fils du fondateur. Les nouveaux membres ont ensuite droit de goûter un très vieux whisky.

C’est aussi ici qu’on réalise qu’on est sans doute dans le meilleur bar de Paris. L’ingénu regardera la porte depuis la rue, se disant qu’un vieux troquet miteux se trouve de l’autre côté. En s’approchant, il découvrira le vitrail et son logo : deux mouches en costard autour des mots “Harry’s Bar”. Derrière la porte, un très très vieux bar américain style années 1920, tout en bois sombre avec chaises d’époque et barmen en vestes blanches. Autour du bar, rien d’aussi classique que le blazer virginal, mais des dizaines de drapeaux triangulaires d’universités américaines, canadiennes et britanniques. Le mélange fonctionne et on file passer une tête au 2e bar (en bas donc), pour choper quelques notes de jazz live. La légende (encore une) veut même que George Gershwin ait composé “Un Américain à Paris” ici-même. On le comprend.

En attendant que l’inspiration vous attrape, vous réalisez que si le Harry’s New York Bar est toujours aussi populaire, ce n’est pas par hasard. 300 références de whisky sont proposées, dont un breuvage créé “sur mesure” pour Harry’s sur l’île de Sky, des cocktails parfaitement exécutés, et des collab’ avec les marques les plus en pointe du moment, comme la dernière avec Rowing Blazers.
Une dernière histoire pour la route ? Celle-ci vient de l’arrière petit-fils de Harry. Le bar a un jour reçu une commande de curaçao. 36 bouteilles, toutes défectueuses car bizarrement de couleur bleue (un accident avec un colorant). Ne voulant pas gâcher, Harry crée un nouveau cocktail pour l’occasion : le Blue Lagoon. Devenu archi populaire, la boisson a fini par convaincre la marque de changer son curaçao en bleu. Aujourd’hui, on en trouve partout. Le Harry’s New York Bar en revanche, il n’y en a qu’un.

G&R

Harry’s New York Bar

5, rue Daunou, 75002 Paris (ou, comme disait James Bond a son chauffeur taxi, dans le livre, “Sank Roo Doe Noo”)
Ouvert du dimanche au jeudi de 12h à 2h et le vendredi et samedi jusqu'à 3h
La page Facebook est ici
L’Instagram est

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