Dans la vapeur des meilleurs raviolis de Paris

Gustave n’aime pas l’à-peu-près. Ce dont il rêve, c’est de précision. D’expertise. Il s’entendrait très bien avec Céline et Billy, les deux potes à la tête du  tout-nouveau-tout-chaud Petit Bao.

Portés par une vision simple : celle de faire bouillir ce racisme culinaire qui veut faire croire que les restos asiat’ cuisent en secret des oreilles de chien et des pattes de chats, les deux copains, l’une d’origine shangaiaise, l’autre d’origine vietnamienne, ont trouvé un petit spot, déniché des cuistots surdoué.e.s et proposent, depuis dimanche dernier, des baos faits main, au milieu d’une déco détente et stylée. Les baos, ce sont les pépites de la cuisine de Shanghai, des petits raviolis qui, lorsqu’ils sont confectionnés avec talent (et amour), peuvent désarmer le plus agile porteur de baguettes. L’expertise pour les réaliser n’est pas à la portée de tout le monde et demande de peser la farce sur de minuscules balances, avant de créer son bao puis de le passer à la vapeur. Mais l’expertise n’interdit pas la diversité, comme le prouve la carte du spot, pleine de super plats, tous aussi réussis les uns que les autres. A commencer par le “Chao Fan Shanghai Style” avec riz noir sauté à la sauce soja, shiitaké, œuf bio et ciboulette… simple mais canon, ou leurs “Aubergines Hong Shao” avec sauce secrète aux deux sojas et morceaux de piment rouge. Le filets “sweet & sour” viennent de poulets fermiers du Périgord et s’accompagnent de poivrons dans baignant dans une cool sauce sucrée-salée. Même leurs épinards à l’ail, une assiette totalement basique, sont étonnants. Quel que soit votre choix, asseyez-vous sur les tabourets posés juste devant les maîtres du ravioli, en train de confectionner leurs petits délices devant vous. Un vrai spectacle de raviolis, qui se mêle parfaitement à la déco bobo/stylée de l’endroit, avec son carrelage blanc, ses jolies fresques arborées qui grimpent aux murs, le tout pensé et réalisé par Mur-Mur, déjà coupables des jolies boulangerie Libertés et Salle Mongolfière. De la belle ouvrage.

Rosalie